Rencontre avec Ari Galo

 

J’ai eu la chance de rencontrer Ari Galo en novembre dernier, à l’occasion d’un séminaire organisé par mon club Infini Jiu-jitsu (Strasbourg, France) et la Coelhao Team, un club allemand voisin. Une occasion pour moi de faire ma première interview d’un mestre brésilien, ceinture noire sous Carlson Gracie. Ari Galo accepta gentiment de répondre à quelques questions avant le début du séminaire.

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De grands noms du jiu-jitsu brésilien, comme Carlson Gracie Junior ou Ricardo Liborio, disent de vous que vous savez créer de grands athlètes mais aussi de belles personnes. Comment faites-vous ? Quels conseils donneriez-vous à d’autres entraîneurs ?

Vous savez, je suis dans le jiu-jitsu depuis l’âge de 18 ans. J’ai commencé à m’entrainer avec Master Carlson Gracie qui m’a appris beaucoup de choses sur le jiu-jitsu et sur la vie en-dehors des tatamis. Il m’a montré comment faire de belles personnes en créant un esprit de famille. Je passe donc beaucoup de temps avec mes étudiants et j’essaie de leur transmettre la philosophie de Carlson Gracie. Parfois, je passe plus de 6 heures par jour à l’académie. Je montre des techniques et parfois je m’arrête pour parler des choses importantes de la vie. Pour moi, c’est cela le secret.

 

De nombreuses académies sont sous votre affiliation à travers le monde. Comment faîtes-vous pour y transmettre cette philosophie et ces valeurs ?

La première chose que je fais lorsque je me rends dans des académies à l’étranger et de sentir comment les personnes ressentent et pratiquent le jiu-jitsu brésilien. Je peux ainsi mieux les comprendre. J’essaie ensuite de transmettre mon jiu-jitsu et à travers cela, de rassembler ces personnes comme une famille.

J’ai voyagé en Italie, en Allemagne, en France, au Luxembourg, en Arabie Saoudite… Tous ces pays ont des cultures différentes. C’est pourquoi durant mon cours, je m’efforce de faire en sorte que tout le monde comprenne le même langage pour créer une atmosphère conviviale. J’y prête particulièrement attention et lorsque je remarque que les gens passent un bon moment, je montre mon jiu-jitsu et parle de mon expérience de la vie.

 

Quelle est votre plus grande fierté en tant qu’entraineur ?

Lorsque je suis quelque part, je donne le meilleur de moi-même sur les tapis mais pas seulement. En effet les gens ne me connaissent pas en-dehors des tapis. C’est pourquoi je suis fier lorsque tout le monde est heureux de faire du jiu-jitsu et se sent en sécurité grâce à cet art martial. J’aime aider les gens à réussir à faire des techniques difficiles, à faire en sorte qu’ils soient heureux sur le tatami.

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Si vous pouviez aller dans le passé et changer quelque chose dans votre carrière, que feriez-vous différemment ?

Je ferais plus de compétitions et passerais plus de temps avec ma famille. J’ai une fille de 19 ans et j’ai commencé à voyager et à passer beaucoup de temps autour du monde alors qu’elle n’avait qu’un an.

 

Si vous pouviez changer quelque chose dans le jiu-jitsu actuel, que feriez-vous ?

J’aimerais voir plus d’amitié dans le jiu-jitsu. Aujourd’hui les académies gardent leurs techniques pour elles et ne les partagent pas à d’autres. J’aimerais voir les gens passer plus de temps et échanger plus ensemble, que des académies telles que Carlson Gracie, Gracie Barra, Alliance ou Checkmat s’entraînent ensemble. Je voudrais qu’il y ait moins de différences entre ces académies.

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Une atmosphère familiale : c’est vraiment ce que j’ai retrouvé et apprécié durant ce séminaire. Pour moi la recette secrète, c’est qu’Ari Galo est accessible et complètement dévoué à ses étudiants. J’étais en charge de prendre les photos pendant le séminaire et parfois il m’était difficile de prendre des photos d’Ari Galo. Il n’arrêtait pas de marcher à travers le tapis pour s’assurer que les étudiants fassent bien les techniques quitte à les montrer à nouveau plusieurs fois si cela s’avérait nécessaire. J’ai bien trouvé ce qu’il décrivait dans son interview. Merci Ari Galo pour cette interview et pour votre enseignement.

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